La vitamine D fortement dosée est-elle pertinente ?

Si l’on prend en compte les recommandations actuelles formulées par les scientifiques (1) et que l’on compare les données qu’ils ont établi à propos du dosage de la vitamine D, avec les recommandations conservatrices énoncées par l’Organisme Allemand pour la Nutrition par exemple, il est impossible d’estimer l’ampleur des divergences existantes.

Tandis que de nombreux thérapeutes administrent, en cas de carence en vitamine D, des doses de vitamine D fortement élevées à hauteur de 300.000 UI, (3, 4) les recommandations officielles se situent quant à elles autour de 800UI. Comment cette divergence peut-elle s’expliquer ? Et est-il approprié d’assimiler des doses élevées de vitamine D ?

Dans quels cas la vitamine D fortement dosée est-elle appliquée ?

En principe, il existe trois différents types de traitement à base de vitamine D :

1. Le traitement initial/le traitement de choc/la saturation suite à une carence en vitamine D.
2. Le traitement de maintien et/ou la prévention d’une carence en vitamine D.
3. Le traitement des maladies graves.

L’ensemble de ces domaines thérapeutiques poursuivent des objectifs totalement différents et exigent également des dosages différents. Actuellement, la vitamine D3 fortement dosée est malgré tout utilisée dans tous ces domaines, au sein desquels certains champs d’application restent controversés.

Selon nous, la vitamine D fortement dosée est principalement judicieuse dans le cadre d’un traitement initial ainsi que pour le traitement de pathologies sévères, elle n’est cependant pas adaptée à un traitement de maintien ou à un traitement sur le long terme chez des personnes en bonne santé.

Comment est utilisée la vitamine D fortement dosée ?

Concernant le traitement initial, l’objectif consiste à remettre rapidement le taux de vitamine D à niveau optimal afin de corriger la carence dans les plus brefs délais. Dans ce contexte, le recours à la vitamine D fortement dosée est indéniablement pertinent. Un désaccord règne uniquement quant au protocole exact à mettre en place.

Dans le cadre du traitement de maintien, la vitamine D fortement dosée est principalement utilisée dans un environnement clinique et administrée sous forme de dose hebdomadaire, voire mensuelle. L’objectif consiste à éviter que les patients omettent en partie une assimilation quotidienne, ce qui fausserait les études, les rendant ainsi complètement inutilisables. Comparées aux doses quotidiennes, les doses hebdomadaires se sont montrées d’une efficacité bien moindre, si bien qu’une telle utilisation est à déconseiller. (voir plus bas). Certaines personnes cherchent également à atteindre un taux de vitamine D extrêmement élevé, ce pourquoi il assimilent durablement des doses élevées de vitamine D. L’avantage d’un taux aussi élevé est particulièrement controversé chez les personnes en bonne santé. (voir plus bas)

En présence de certaines maladies graves, comme par exemple la sclérose en plaques, la vitamine D fortement dosée peut être d’un grand soutien et permettre d’adoucir considérablement les symptômes de la maladie. Dans ce domaine, la vitamine D fortement dosée possède un potentiel fabuleux, qui fait actuellement l’objet de trop peu de recherches. Dans ce cas, la vitamine D est en partie assimilée durablement avec un dosage élevé, mais il est fréquemment fortement recommandé de réaliser les assimilations sous surveillance médicale, afin d’éviter un surdosage.

À partir de quel seuil la vitamine D est-elle considérée comme fortement dosée ?

De nos jours, les définitions quant à la qualification “fortement dosée” divergent sensiblement, nous vous proposons donc une classification pertinente des différents dosages possibles, permettant une meilleure vue d’ensemble.

La vitamine D fortement dosée dans le cadre du traitement de maintien

En ce qui concerne le traitement initial, il existe différentes méthodes. Généralement, une dose comprise entre 200.000 et 500.000 UI est administrée par le biais de chacune de ces méthodes. La différence réside principalement dans la division de cette dose globale en doses individuelles.

Les réserves corporelles contenant au maximum entre 200.000 et 400.000 UI, une assimilation globale équivalant à environ 400.000 UI peut selon nous être considérée comme optimale, dans le cadre d’un traitement initial. Voici certains exemples issus de la pratique, les schémas thérapeutiques étant multiples et variant d’un thérapeute à l’autre, voici ici les doses de compléments de vitamine D fréquemment mises en place : (5)

Les opinions divergent légèrement quant à la manière de procéder, Tandis que certains thérapeutes plaident en faveur d’une utilisation autant que possible de la vitamine fortement dosée, afin de remédier à une carence dans les plus brefs délais (6), d’autres avancent que des doses quotidiennes moins élevées correspondent bien plus au schéma d’assimilation naturelle, ce pourquoi cette méthode devrait être privilégiée. Nous nous rangeons derrière l’avis de ces derniers.

Les études comparatives révèlent uniquement que plus la dose utilisée est élevée, plus le taux de vitamine D augmente naturellement rapidement. Les inconvénients métaboliques de telles doses ne font toutefois l’objet d’aucune recherche scientifique.

Il existe toutefois de très bonnes raisons qui parlent en défaveur de doses uniques extrêmement élevées :

1. La régulation de la vitamine D
   Puisque la vitamine D représente une forme préliminaire d’hormone et la régulation de la vitamine D est un système particulièrement complexe, (7) nous recommandons d’appliquer des doses quotidiennes légèrement moins élevées. Dans des conditions naturelles, l’organisme produit environ 20.000 UI maximum, avant qu’un mécanisme de protection vienne entraver la production d’une quantité plus importante de vitamine D. Au vu de ces éléments il paraît judicieux de respecter cet exemple, inspiré par la nature, dans le cadre de traitements également. De plus, les indices indiquant qu’une assimilation élevée de vitamine D augmente le risque de destruction de la vitamine D active se multiplient.
2. Le transport de la vitamine D
   Toutes les formes de la vitamine D sont transportées par la même molécule de transport (DBP). Un apport trop conséquent en vitamine D3 provoque un déplacement des formes actives de la DBP et diminue ainsi rapidement l’efficacité dans le système endocrinien.
3. Mauvaises expériences
   De nombreuses personnes ont fait état d’effets secondaires négatifs suite à l’assimilation de doses élevées de vitamine D, bien qu’aucun surdosage au sens classique du terme n’ait été observé. Nous examinerons les raisons possibles un peu plus tard.

Au vu de ces éléments, nous recommandons une solution à titre de compromis, grâce à laquelle l’organisme est imprégné une bonne fois pour toutes, puis remis à niveau par le biais de doses régulières.

Les compléments de vitamine D fortement dosés dans le cadre du traitement initial

En Allemagne, les compléments contenant de la vitamine D fortement dosée ne sont en partie disponibles qu’en pharmacie, voire délivrés uniquement sur ordonnance lorsqu’ils sont très fortement dosés. Pour s’épargner une visite chez le médecin, il est possible d’atteindre ses objectifs en se procurant des compléments alimentaires en vente libre, les dosages ne dépassant pas 5600 UI sont autorisés en Allemagne.

La vitamine D fluide sous forme de gouttes ou d’huile constitue la meilleure option, puisqu’elle permet un dosage flexible. Puisque la plupart du temps ces complément contiennent exclusivement de l’huile et de la vitamine D3, ils peuvent parfaitement être utilisés avec un dosage élevé.

Les comprimés ou les capsules de vitamine D proposant un dosage faible, ne sont donc au contraire absolument pas adaptés à la thérapie initiale, puisqu’en raison des nombreux additifs qu’ils contiennent fréquemment, il est fortement déconseillé d’avaler quotidiennement 10 comprimés, voire plus.

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Un dosage flexible, faisant office de compromis et pouvant donc être utilisé aussi bien pour un traitement initial que pour un traitement de maintien, tourne autour de 5000 UI.

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La vitamine D fortement dosée dans le cadre du traitement de maintien

Au cours d’un traitement de maintien, il existe trois cas de figure pour lesquels la vitamine D fortement dosée est utilisée :

1. Besoin accru
   Pour des raisons liées à la génétique, certaines personnes ont besoin d’une quantité plus importante de vitamine D, afin de maintenir leur taux sanguin à un niveau optimal pour la santé. Ce besoin peut s’élever jusqu’à 8000 UI. (17, 18)
2. Dose hebdomadaire
   Au lieu d’une assimilation quotidienne, la vitamine D est en partie administrée sous forme de doses hebdomadaires. Cette méthode est cependant à déconseiller, tel que nous le verrons plus tard.
3. Atteindre un taux de vitamine D extrêmement élevé
   Certaines personnes tentent, en leur âme et conscience, d’atteindre un taux de vitamine D extrêmement élevé. Ce procédé est en partie du à une erreur de compréhension.

La vitamine D fortement dosée en cas de besoin accru

Bien que la plupart des gens atteignent un taux optimal de vitamine D grâce à des comprises entre 4000 et 5000 UI, c’est loin d’être toujours le cas. Certaines personnes ont besoin de doses sensiblement plus élevées, afin de préserver un taux optimal de vitamine D. Il existe deux raisons principales expliquant ce phénomène :

1. Différences génétiques concernant le métabolisme de la vitamine D
   Par exemple des concentrations variables en molécules de transport, ou encore une différence dans l’activité des enzymes.
2. Surpoids
   Les personnes en surpoids ont besoin d’une quantité beaucoup plus importante de vitamine D, puisque celle-ci est emprisonnée dans les tissus adipeux.

Pour maintenir un taux sanguin à 40ng/ml, 10.000 UI peuvent s’avérer nécessaires dans ces situations-ci. Il est malgré tout recommandé de débuter avec des doses normales, et si le taux sanguin n’augmente pas de la manière prévue, il est possible d’augmenter progressivement les doses jusqu’à ce que les valeurs sanguines se soient normalisées.

La vitamine D fortement dosée sous forme de dose hebdomadaire (déconseillée)

Au cours de nombreuse études et enquêtes réalisées sur des patients, il a été établi que de nombreux patients oubliaient régulièrement leur assimilation quotidienne de compléments, c’est pourquoi certains thérapeutes ont opté pour une administration de doses hebdomadaires, voire mensuelles. Dans cette situation, l’équivalent du besoin mensuel global en vitamine D est administré par le biais d’une seule et unique dose.

Il est désormais certain que ce procédé provoque divers effets négatifs, puisqu’il fournit un apport en vitamine D définitivement tout sauf naturel. Notre organisme est spécialement adapté à un apport régulier par doses relativement constantes par le biais du rayonnement solaire.

De fortes fluctuations du taux de vitamine D entraînent un déséquilibre dans le processus de régulation parfaitement réglé du système de la vitamine D, provoquant ainsi une carence tissulaire en vitamine D.

Traitement de maintien : quotidien vs. hebdomadaire

Il est actuellement prouvé que le système de la vitamine D est constitué de deux composantes :

1. L’axe endocrinien
   La vitamine D3 assimilée est transformée dans le foie en sa forme de stockage, la 25-OH-D, et dans les reins en l’hormone active calcitriol. Cet axe est principalement pertinent pour la régulation du calcium.
2. L’axe autocrinien/paracrinien
   La vitamine D3 assimilée et la 25-OH-D libre sont également transportées directement dans les tissus, une fois sur place, elles peuvent être converties en forme active. Cet axe est principalement essentiel pour le système immunitaire.

Pendant longtemps, seul le premier axe était connu, l’importance de l’axe autocrinien/paracrinien n’a été véritablement comprise qu’au cours des dernières années. Les deux axes présentent toutefois des différences fondamentales en termes d’apport, celles-ci sont principalement liées aux demi-vies (durée de conservation dans l’organisme).

Jusqu’à récemment, les scientifiques pensaient que l’apport en vitamine D dépendait principalement du taux de 25-OH-D dans le sang. Cependant, il est désormais supposé que l’apport cellulaire en vitamine D dépendrait également de la vitamine D3 libre, qui se propage à merveille dans les cellules et peut ensuite être convertie sur place, au sein des cellules.

L’apport en vitamine D3 libre est également décisif pour l’ensemble des fonctions cellulaires, ainsi que pour le système immunitaire. Toutefois, la vitamine D3 libre n’est conservée que 24 heures dans l’organisme, il faut donc assurer un apport quotidien.

Les doses hebdomadaires ne sont pas similaires

Au vu des recherches actuelles sur le métabolisme de la vitamine D, l’idée selon laquelle l’excédent de vitamine D est immédiatement stockée semble également ne pas être véridique. Une importante quantité de vitamine excédentaire est manifestement éliminée ou décomposée. Certes, une quantité significative est effectivement reliée à la graisse corporelle, mais elle devient ensuite indisponible pour l’organisme.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, il est actuellement également supposé que de fortes doses de vitamine D obligeraient l’organisme à réguler à la hausse la destruction de l’hormone active de la vitamine D, par le biais d’un mécanisme de défense qui lui est propre. Ce mécanisme entrave considérablement l’efficacité de la vitamine D. (12)

Tel qu’indiqué sur la graphique ci-dessus, l’administration de fortes doses de vitamine D (bleu) entraîne un taux sanguin de vitamine D3 (et non de 25-OH-D!) atteignant artificiellement son point culminant, tandis qu’une assimilation quotidienne est plutôt similaire à la quantité de vitamine D fournie naturellement par le soleil (jaune). De plus, vers la fin approximative de l’intervalle de dosage, on peut observer un déclin total du taux de vitamine D3, qui n’apparaît pas lors d’assimilations quotidiennes. Il en résulte une carence en vitamine D3 libre dans les tissus.

Bien que des doses mensuelles ou hebdomadaires puissent permettre de garantir la santé osseuse, celles-ci ne sont vraisemblablement pas suffisantes en ce qui concerne toutes les autres fonctions de la vitamine D.

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La vitamine D fortement dosée pour un taux élevé de vitamine D

Dans le cadre d’un traitement de maintien, la vitamine D est également constamment utilisée lorsque l’on souhaite atteindre un taux élevé de vitamine D. Actuellement sur internet, des doses extrêmement élevées sont continuellement recommandées. La source de ces recommandations n’est pas toujours fiable. Dans de nombreux cas, ces recommandations sont probablement à attribuer à des erreurs de calculs des différentes unités.

Il est ainsi perpétuellement prétendu qu’un taux de vitamine D est dit sain lorsqu’il “dépasse 80”. Cette affirmation est totalement incorrecte en raison d’une erreur relatives aux unités : 85nmol/l est une valeur seuil fréquemment mentionnée pour déterminer la présence d’une carence, cette valeur correspond seulement à 32ng/ml.

L’affirmation selon laquelle : “Les populations autochtones possèdent un taux de vitamine D supérieur à 100ng/ml” est également erronée et à attribuer à la même confusion. Diverses études ont démontré que chez les premières populations vivantes, le taux de vitamine D se situe aux alentours de 115nmol/l, ce qui correspond toutefois seulement à 46ng/ml. Des valeurs supérieures à 60ng/ml ne sont quasiment jamais observées dans des conditions naturelles. (14) Jusqu’à présent, des valeurs dépassant cette limite ont été exclusivement observées chez les surveillants de baignade des environnements aquatiques. Toutefois, rester 8 par jour sous un soleil de plomb ne constitue pas un comportement naturel chez n’importe quel mammifère.

Malheureusement, “une valeur de vitamine D égale à 100” est fréquemment mentionnée, sans faire référence aux unités correspondantes, ce qui entraîne une multitude de confusions. L’ensemble des études réalisées sur le sujet ont explicitement démontré que :

Chez les personnes en bonne santé, un taux de vitamine D naturellement optimal se situe entre 40 et 60ng/ml.

Des valeurs plus élevées ne peuvent jamais être atteintes de manière naturelle.

La vitamine D fortement dosée en cas de maladie

La vitamine D assimilée par le biais des compléments alimentaires subit plusieurs phases de transformation dans l’organisme, tel que nous l’avons mentionné précédemment. Les deux formes les plus importantes de la vitamine D sont :

1. La forme de stockage 25(OH)D
   Son taux est mesuré lors des tests sanguins
2. L’hormone active de la vitamine D, calcitriol
   Également connue sous le nom de 1,25(OH)2-vitamine D3

Le calcitriol est une hormone, mais c’est également une substance messagère biochimique strictement régulée par l’organisme. Le calcitriol ne peut exercer sa fonction de substance messagère que lorsqu’elle se trouve en concentration naturellement régulée par l’organisme, puisque son action de signal dépend d’un taux de base déterminé par le biais des différences de concentration.

Si la vitamine D doit transmettre un message, l’organisme produit une quantité plus importante de clacitriol, et lorsque le message est transmis, le clacitriol est de nouveau détruit par l’organisme. Le calcitriol est donc produit uniquement si nécessaire, et il est soumis à une stricte régulation.

Vitamine D et calcitriol

En cas de doses extrêmement élevées de vitamine D, ce processus d’autorégulation est toutefois abrogé. En effet, un apport en vitamine D sensiblement trop élevé, entraîne, outre l’augmentation du taux de 25(OH)D, une hausse du taux de la 25(OH)D libre. Celle-ci, lorsqu’elle se trouve en concentrations aussi élevées, assure également une action hormonale, possédant ainsi la faculté d’activer les récepteurs de vitamine D. Les récepteurs de vitamine D sont donc activés de manière durable et le régulation individuelle tissulaire de la vitamine D est rendue caduque. Ce phénomène, individuellement variable, apparaît probablement à partir d’un taux environ équivalant à 100ng/ml.

En revanche, chez les personnes malades, ce phénomène est en partie avantageux : il est prouvé que certaines maladies entravent l’action de signal de la vitamine D par le biais de différents mécanismes. Dans ces situations, un taux nettement plus élevé de vitamine D est nécessaire afin que la vitamine D puisse exercer sa fonction de substance messagère. (15) Ce phénomène s’observe tout particulièrement en cas de maladie auto-immune.

Chez les personnes souffrant de telles pathologies, l’organisme réagit donc complètement autrement que chez les personnes en bonne santé.

La vitamine D fortement dosée augmente la vitamine D libre

De fortes doses quotidiennes de vitamine D augmente le taux de vitamine D libre, laquelle se propage dans les cellules. Tel qu’indiqué précédemment, cette vitamine D libre est responsable du fonctionnement optimal de l’axe paracrinien. En présence de maladies endiguant l’efficacité de la vitamine D, la submersion des cellules par la vitamine D libre, peut déclencher une réaction immunitaire optimale.

Quelle est l’action de la vitamine D fortement dosée ?

La vitamine D est un modulateur immunitaire, ce qui signifie qu’elle régule les réactions immunitaires de l’organisme. La vitamine D régule ainsi certains processus antibactériens à la hausse, mais elle tient habituellement principalement le rôle d’immunosuppresseur, c’est à dire qu’elle réprime la réaction immunitaire. Cela semble en premier lieu effrayant, mais c’est un phénomène essentiel. La vitamine D empêche le système immunitaire de réagir de manière excessive, il tient la réaction immunitaire en échec et assure un contrôle des défenses immunitaires. La vitamine D favorise donc la production des antibiotiques corporels, tout en régulant les processus inflammatoires à la hausse, lesquels pourraient endommager l’organisme.

En présence de nombreuses maladies chroniques, une telle répression  peut tout à fait être intentionnelle : en cas de maladies auto-immunes, le système immunitaire échappe à tout contrôle et endommage l’organisme par le biais d’inflammations chroniques. Ce phénomène peut également être déclenché par une carence en vitamine D, particulièrement chez les enfants. Sur le long terme, le système immunitaire réagit de manière excessive, ce qui se traduit vraisemblablement par l’apparition de maladies auto-immunes (diabète, sclérose en plaques, rhumatismes), d’allergies et d’inflammations chroniques.

La vitamine D fortement dosée en cas de sclérose en plaques

Dans cette situation, la vitamine D fortement dosée agit quasiment comme un remède miracle. Chez certains patients atteints d’une sclérose en plaques, un taux extrêmement élevé de vitamine D permet de faire presque complètement disparaître l’intégralité des symptômes. Le taux sanguin doit en partie être nettement supérieur à 100ng/ml, afin de pouvoir produire de tels effets. Le mécanisme consiste probablement à provoquer une augmentation du taux de calcitriol et à “refroidir” le système immunitaire jusqu’à parvenir à un niveau normal.

Certaines cliniques proposent actuellement ce type de traitement, toutefois constamment réalisé sous stricte surveillance médicale, puisqu’en effet, un taux de vitamine D aussi élevé peut entraîner une intoxication au calcium.

Plus d’informations dans l’article : “en cours de rédaction”

La vitamine D fortement dosée est généralement inutile chez les personnes en bonne santé

À l’inverse, chez les personnes en bonne santé, l’inhibition du système immunitaire ne constitue pas un avantage. Suite à de méga doses de vitamine D, les réactions immunitaires peuvent également être globalement réprimées, toutefois, chez les personnes en bonne santé, elles constituent une fonction essentielle et sont le signe de l’auto-guérison de l’organisme. En présence d’un taux de vitamine D naturel, les réactions immunitaires restent normales et contrôlées, ce qui est fondamental et parfaitement sain.

• De méga doses de vitamine D répriment les processus immunitaires inflammatoires
• En cas de maladie auto-immune, ce phénomène peut constituer la base de traitement ultérieurs et ainsi être avantageux
• Chez les personnes en bonne santé, ce phénomène est involontaire

La vitamine D fortement dosée entraîne-t-elle un risque de surdosage ?

Un surdosage de vitamine D apparaît en premier lieu suite à une assimilation de vitamine D fortement dosée pendant une période extrêmement longue. L’apparition d’une hypercalcémie, une assimilation excessive de calcium particulièrement nocive, a été établie à partir de doses quotidiennes avoisinant les 40.000 UI et assimilées pendant plus d’un mois durant. (8)

En outre, au cours de certaines études, un phénomène de surdosage a fait son apparition suite à l’assimilation de doses uniques mais gigantesques se situant à partir de 300.000 UI. (3) Les rapports individuels des patients ont partiellement indiqué la présence de symptômes gênants, même en cas d’assimilation de doses considérablement plus faibles.

D’après les études générales réalisées, le traitement initial précédemment décrite est estimée inoffensive en cas de carence manifeste. Une assimilation de vitamine D fortement dosée sur le long terme est déconseillée pour les personnes en bonne santé. Par précaution, il ne faut pas assimiler des doses supérieures à 20.000 UI par jour durant une longue période. 

Les effets secondaires de la vitamine D fortement dosée

En cas d’assimilation de vitamine D fortement dosée, il convient d’avoir conscience de l’existence de certaines relations pouvant possiblement entraîner des effets secondaires indésirables.

Magnésium

Le magnésium est nécessaire à la transformation de la vitamine D en sa forme active. (9) Plus la dose de vitamine D est élevée, plus la consommation potentielle de magnésium est importante. Lorsqu’il existe d’ores et déjà un carence en magnésium sous-jacente, ce phénomène peut s’avérer problématique. (10) L’apparition d’effets secondaires tels que des douleurs, des nausées et des vertiges, ne découle alors pas de l’importante quantité de vitamine D, mais ils résultent plutôt d’une carence en magnésium.

Vitamine K2

La vitamine K2 est nécessaire à l’activation de certains gênes régulés par la vitamine D, mais elle est également considérablement impliquée dans le processus d’exploitation du calcium. Sa consommation augment également en fonction de la dose de vitamine D. en l’absence de vitamine K2, des calculs rénaux ainsi qu’une calcification nocive peuvent se développer. (11) C’est pourquoi la vitamine D devrait constamment être assimilée conjointement avec de la vitamine K2, que ce soit dans le cadre d’un traitement initial ou d’un traitement de maintien. Dans le cas contraire, la vitamine D peut même entraîner des effets négatifs, voire nocifs.

Vous trouverez de plus amples informations concernant ces relations essentielles dans notre article Vitamine D et vitamine K2.

En général, lors de l’assimilation de compléments de vitamine D fortement dosés, 100-200 µg de vitamine K2 devraient être quotidiennement consommés. De nombreux complément proposant une combinaison de vitamine D et de vitamine K2 sont actuellement disponibles sur le marché. Il faut toutefois prêter attention à deux critères particuliers lors du choix de ce type de complément :

1. Les proportions de vitamine D et de vitamine K2
2. La forme de la vitamine K2

En raison de la composition des compléments, les proportions de vitamine D et K contenues dans de nombreux compléments ne sont pas adaptées à un traitement initial. À titre d’exemple, l’assimilation de 10.000 UI de vitamine D contraindrait à une assimilation de vitamine K2 en quantités trop importantes.

C’est pourquoi il est en partie recommandé d’utiliser deux compléments distincts dans le cadre d’un traitement initial : un complément contenant de la vitamine D pure, et un second contenant une combinaison de vitamine D et de vitamine K2. La dose élevée nécessaire au traitement initial provenant ainsi des ces deux différentes sources, il est possible d’atteindre la quantité de vitamine D souhaitée tout en assimilant une dose raisonnable de vitamine K2 située entre 100 et 200 µg.

Le supplément de vitamine K2 pure constitue naturellement une alternative en tant que second complément pour remplacer les compléments combinés. La forme la plus naturelle et efficace de la vitamine K2 est la vitamine K2 dénommée “all-trans MK7”. Lors du choix du complément approprié, il faut faire attention à ce que le principe actif utilisé soit bel et bien “100% all-trans”.

Recommandations concernant l’application de la vitamine D3 fortement dosée

1. Champ d’application : pourquoi avoir recours à l’assimilation de vitamine D ? Un dosage élevé est-il pertinent ?
2. Généralement ne pas utiliser de méga doses
3. Ne pas utiliser de doses hebdomadaires ou mensuelles
4. Contrôler régulièrement le taux de vitamine D, imiter le taux naturel
5. Surveiller les autres cofacteurs

Résumé sur la vitamine D fortement dosée

La vitamine D fortement dosée a absolument le droit de citer dans le cadre d’un traitement initial suite à une carence, mais également dans le traitement des maladies auto-immunes. Chez les personnes en bonne santé, son utilisation n’est en aucun cas pertinente dans le cadre d’un traitement de maintien ou dans un objectif de prévention.

Un traitement initial fortement dose est particulièrement recommandée en cas de carence sévère, afin de combler rapidement la carence. Des doses quotidiennes comprises entre 10.000 et 20.000 UI sont conseillées, celles-ci devraient également être combinées avec 100-200 µg de K2 et du magnésium.

En ce qui concerne le traitement des pathologies, la surveillance d’un naturopathe compétent, ainsi que le contrôle régulier des valeurs sanguines sont nécessaires.

Sources :

1. Holick, Michael F., et al. Evaluation, treatment, and prevention of vitamin D deficiency: an Endocrine Society clinical practice guideline. The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, 2011, 96. Jg., Nr. 7, S. 1911-1930.
2. Deutsche Gesellschaft für Ernährung, Österreichische Gesellschaft für Ernährung, Schweizerische Gesellschaft für Ernährungsforschung, Schweizerische Vereinigung für Ernährung (Hrsg.): Referenzwerte für die Nährstoffzufuhr. Neuer Umschau Buchverlag, Neustadt a. d. Weinstraße, 1. Auflage, 5., korrigierter Nachdruck (2013)
3. Cesur, Yasar, et al. Comparison of low and high dose of vitamin D treatment in nutritional vitamin D deficiency rickets. Journal of Pediatric Endocrinology and Metabolism, 2003, 16. Jg., Nr. 8, S. 1105-1110.
4. Hochberg Z, Bereket A, Davenport M, Delemarre-Van de Waal HA, De Schepper J, Levine MA, Shaw N, Schoenau E, van Coeverden SC, Weisman Y, Zadik Z; European Society for Paediatric Endocrinology (ESPE) Bone Club. Consensus development for the supplementation of vitamin D in childhood and adolescence. Horm Res. 2002;58(1):39-51. Review. PubMed PMID: 12169780.
5. Holick, Michael F. Vitamin D deficiency. New England Journal of Medicine, 2007, 357. Jg., Nr. 3, S. 266-281.
6. Von Helden, Raimund. Gesund in sieben Tagen. Erfolge mit der Vitamin-D-Therapie. Hygeia-Verlag. Dresden. 2011
7. Norman AW. From vitamin D to hormone D: fundamentals of the vitamin D endocrine system essential for good health. Am J Clin Nutr. 2008 Aug;88(2):491S-499S. Review. PubMed PMID: 18689389.
8. Reinhold Vieth. Vitamin D supplementation, 25-hydroxyvitamin D concentrations, and safety. Am J Clin Nutr May 1999 vol. 69 no. 5 842-856
9. Zittermann, Armin. Magnesium deficit? overlooked cause of low vitamin D status?. BMC medicine, 2013, 11. Jg., Nr. 1, S. 229.
10. Rude RK, Adams JS, Ryzen E, Endres DB, Niimi H, Horst RL, Haddad JG Jr, Singer FR. Low serum concentrations of 1,25-dihydroxyvitamin D in human magnesium deficiency. J Clin Endocrinol Metab. 1985 Nov;61(5):933-40. PubMed PMID: 3840173.
11. Masterjohn C. Vitamin D toxicity redefined: vitamin K and the molecular mechanism. Med Hypotheses. 2007;68(5):1026-34. Epub 2006 Dec 4. PubMed PMID: 17145139.
12. Vieth, Reinhold. How to optimize vitamin D supplementation to prevent cancer, based on cellular adaptation and hydroxylase enzymology. Anticancer Research, 2009, 29. Jg., Nr. 9, S. 3675-3684.
13. Robert P. Heaney and Laura A.G. Armas. Quantifying the vitamin D economy. Nutrition Reviews Vol. 73(1):51–67
14. Luxwolda MF , Kuipers RS , Kema IP , Dijck-Brouwer DA , Muskiet FA 2012 Traditionally living populations in East Africa have a mean serum 25-hydroxyvitamin D concentration of 115 nmol/l. Br J Nutr 23:1–5
15. Chun, Rene F., et al. Impact of vitamin D on immune function: lessons learned from genome-wide analysis. Genome-wide view on the physiology of vitamin D, 2014, S. 97.
16. Bruce W. Hollis and Carol L. Wagner. The Role of the Parent Compound Vitamin D with Respect to Metabolism and Function: Why Clinical Dose Intervals Can Affect Clinical Outcomes. J Clin Endocrinol Metab, December 2013, 98(12):4619–462
17. Heaney, R., Garland, C., Baggerly, C., French, C., & Gorham, E. (2015). Letter to Veugelers, P.J. and Ekwaru, J.P., A Statistical Error in the Estimation of the Recommended Dietary Allowance for Vitamin D. Nutrients 2014, 6, 4472–4475; doi:10.3390/nu6104472. Nutrients, 7(3), 1688–1690. https://doi.org/10.3390/nu7031688
18. Veugelers, P., & Ekwaru, J. (2014). A Statistical Error in the Estimation of the Recommended Dietary Allowance for Vitamin D. Nutrients, 6(10), 4472–4475. https://doi.org/10.3390/nu6104472